 |
Foros de la Plataforma por una Vivienda Digna www.viviendadigna.org/foros Foros abiertos al público para el debate sobre el derecho y la política de vivienda, la economía, etc. La organización no se responsabiliza, ni avala los comentarios que se hacen libremente en este foro
|
Ver tema anterior :: Ver tema siguiente |
Autor |
Mensaje |
billy
Registrado: 15 Oct 2005 Mensajes: 3116
|
Publicado: Mie Feb 27, 2008 1:15 pm Asunto: Espagne : la fête est finie |
|
|
Espagne : la fête est finie
L'Espagne n'est pas une péninsule mais une île. C'est du moins ce que tente de faire croire actuellement son gouvernement. Depuis le début de la campagne en vue des élections législatives du 9 mars, son président, José Luis Rodríguez Zapatero, le répète sur tous les tons : l'économie espagnole va bien ; la crise du « subprime » n'affecte pas son secteur financier ; le ralentissement de l'activité qui touche plus ou moins sévèrement tous les pays développés ne sera que marginal au sud des Pyrénées. Imperturbable, son ministre des Finances, Pedro Solbes, table sur une croissance d'encore 3 % en 2008 après 3,8 % en 2007. Et le Parti socialiste au pouvoir à Madrid promet, dans son programme, un nouveau recul du taux de chômage à 7 % et de 1,6 à 2 millions de créations d'emplois durant les quatre ans de la prochaine législature. Un vrai conte de fées... auquel les électeurs espagnols risquent bien de ne pas croire.
Car nombre d'entre eux ont le sentiment, depuis l'automne, que les choses ne prennent pas tout à fait cette direction. Au dernier trimestre 2007, le taux de chômage est remonté pour la première fois en cinq ans - de 8 % à 8,6 %. Les entreprises de construction licencient à tout-va. Les mises en chantier de logements devraient tomber de 700.000 en 2006 à 450.000 en 2008. Les promoteurs auraient 500.000 appartements à vendre sur les bras. Les ménages surendettés, parfois à quarante ans, peinent à rembourser leurs emprunts à taux variable. Et le prix prohibitif de l'immobilier dissuade les primo-accédants. Les grandes firmes de BTP, qui s'étaient lancées à la conquête de l'Europe, revendent leurs actifs à qui mieux mieux pour éviter la faillite. La bulle est en train d'éclater.
L'inquiétude gagne. Près de la moitié des Espagnols, selon les sondages, jugent la situation économique « mauvaise ou très mauvaise » et ont commencé à réduire en conséquence leurs dépenses. Le cercle vertueux de ces dernières années tourne au cercle vicieux. Moins adepte de la méthode Coué que Pedro Solbes, les économistes ne s'attendent plus en moyenne qu'à une croissance de 2,5 % cette année et de probablement moins de 2 % l'an prochain. Avec, à la clef, une remontée du taux de chômage à 9 %, voire à 10 %.
Contre vents et marées, le gouvernement Zapatero assure que le retournement du marché de l'emploi n'est que « conjoncturel ». Et qu'il dispose, avec un excédent public de 2,2 % du PIB en 2007, des moyens budgétaires pour compenser la dégradation de la conjoncture internationale. Programmes de grands travaux, augmentation des retraites, baisses d'impôts, suppression de l'impôt sur la fortune : les socialistes au pouvoir à Madrid multiplient depuis des mois les annonces de mesures de soutien à l'activité. Tout comme, d'ailleurs, l'opposition conservatrice. Mais il n'est pas sûr qu'elles suffisent. Car le mal n'est pas superficiel, mais profond.
Il n'y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir la réalité : l'Espagne est arrivée au bout d'un cycle. Celui du rattrapage accéléré des autres grands Etats européens. Les « trente glorieuses » entamées à la mort de Franco touchent à leur fin. La Péninsule entre dans une période de croissance molle, en ligne avec celles des autres pays du « Club Med », France et Italie en tête. Les moteurs du « miracle économique espagnol » de la décennie écoulée tournent au ralenti ou vont s'arrêter. Les mises en chantier de logements retrouvent un niveau conforme à la demande (autour de 400.000). Et l'immigration (plus de 4 millions d'étrangers arrivés depuis le début de la décennie) va connaître un brutal coup d'arrêt. Les immigrés sont les premières victimes de la remontée du chômage. A droite comme à gauche de l'échiquier politique, on jure qu'il n'est désormais plus question de faire appel à la main-d'oeuvre roumaine, marocaine ou latino-américaine et, a fortiori, de procéder à de nouvelles régularisations massives de sans-papiers. Le Parti populaire s'engage même à durcir les conditions d'entrée des étrangers sur le sol espagnol, s'il gagne les élections du 9 mars.
Le modèle de croissance fondé sur la création d'emplois nombreux mais peu qualifiés et peu productifs a atteint ses limites. L'Espagne doit dorénavant passer d'un schéma largement quantitatif à un schéma nettement plus qualitatif. Développer le « soft » après le « hard ». Ne plus s'appuyer seulement sur le BTP ou le tourisme mais aussi sur des secteurs d'avenir à forte valeur ajoutée, sur des domaines d'excellence tournés vers l'exportation, sur des technologies de pointe. La Péninsule ne manque pas d'atouts pour réussir cette petite révolution : ses grandes entreprises mondialisées comme Telefónica, Ferrovial, Santander, BBVA, Zara ou Repsol ; ses firmes prometteuses dans les énergies renouvelables et une formidable confiance dans l'avenir.
Mais les Espagnols ne doivent pas se voiler la face : le chemin sera long. Leur pays ne compte pas assez de PME exportatrices et celles-ci ne brillent guère dans les hautes technologies. A 1,2 % du PIB, la recherche et développement demeure encore très loin des 3 % fixés par l'agenda de Lisbonne et du niveau atteint par les autres « grands » pays européens. Et l'Espagne pâtit d'un système éducatif peu performant, si l'on se fie aux fameux classements Pisa, malgré la présence de très bonnes « business schools » et quelques universités au niveau international. Conscient de ces lacunes, le gouvernement Zapatero a mis les bouchées doubles dans l'éducation et la recherche depuis son arrivée aux affaires. Mais là, pas plus qu'ailleurs, il ne faut rêver : il faudra du temps. Quel que soit le vainqueur des élections du 9 mars, il devra gérer un brutal ralentissement de l'activité économique et de douloureuses remises en cause. La fête est finie.
http://www.lesechos.fr/info/france/4691179.htm _________________ 40 propuestas por una Vivienda Digna |
|
Volver arriba |
|
 |
|
|
Puede publicar nuevos temas en este foro No puede responder a temas en este foro No puede editar sus mensajes en este foro No puede borrar sus mensajes en este foro No puede votar en encuestas en este foro
|
Powered by phpBB © 2001, 2008 phpBB Group
|