Foros de la Plataforma por una Vivienda Digna

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Une semaine de queue pour un appartement pas cher

Un campement géant est sorti de terre à Fuenlabrada, au sud de Madrid. Les tentes s’étendent sur plus d’un kilomètre et au moins 2 000 personnes font la queue, depuis lundi, dans l’espoir de faire une bonne affaire pour leur logement.

Dans quelques jours, cette coopérative propose à la vente 2.100 logements à des prix défiant toute concurrence. Entre 120.000 et 170.000 euros pour des appartements de 80 mètres carrés.

Au numéro 1.084, Antonia relaie sa fille dans la queue : « Ma fille paye actuellement une location de 800 euros. Elle gagne 1.000 euros par mois, et son mari, pareil. Et là, vraiment, ils sont asphyxiés financièrement. »

Les logements mis en vente n'existent pas encore, et on ne sait même pas où seront les terrains ! Mais en temps de crise, c'est la confiance qui joue. Le président de la coopérative est surnommé « Robin des bois ».

Depuis des années, il vend ses appartements en faisant marge de 3%. José Moreno, Président de la coopérative immobilière La Avanzada : « Je fais là-dessus 1% de bénéfices. Moi, ça me va, et je peux vous dire que déjà cela représente beaucoup d'argent. Les autres promoteurs, que font-ils ? Ils ne font pas 1%... Mais 80, 100% de marge! »

Au total, ces clients potentiels auront passé 6 jours et 5 nuits à attendre. Ces logements tant convoités s'adressent aux moins de 35 ans. Les jeunes Espagnols sont touchés de plein fouet par la crise de l'immobilier et la crise financière.

David nous fait part de ses difficultés : « Je me sens impuissant. J'ai essayé plusieurs fois de prendre mon indépendance, mais je n'ai jamais pu. Et voilà, pour moi, les logements qu'ils proposent ici c'est l'opportunité de quitter la maison des parents. » Ruben est le président de l'Association pour le logement digne.

Il nous montre son appartement, typique des jeunes Madrilènes. Une génération qui gagne en moyenne 1.000 euros par mois. Ici, le loyer est à 800 euros. Il vit en collocation. Ruben Sanchez, Président de l'Association pour le logement digne (Plataforma para la vivienda digna) : « Par exemple, là c'est ma chambre… On n'a pas de chauffage, et donc on a des petits radiateurs électriques comme ça. Parce qu'il fait très froid ici l'hiver. Vous savez… Les gens sont désespérés.

Jusqu'à maintenant il y a eu énormément de propriétaires qui achetaient des immeubles entiers, pour attendre 2 ou 3 ans que les prix augmentent. Donc au bout de 3 ans, ils les revendent plus cher. Nous nous pensons que s'il y avait eu une politique de pénalisation des logements vides, ça ne serait pas arrivé, ça n'aurait pas été aussi facile. » Pour Ruben, ce qui se passe à Fuenlabrada montre que le système ne peut plus fonctionner.

Faute de bénéficier de l'offre immobilière, ces jeunes devront vivre plus longtemps encore chez leurs parents… L'âge d'émancipation est déjà l'un des plus élevés d'Europe : plus de 30 ans en moyenne.

http://www.france24.com:80/fr/20081114-reportage-espagne-logement-queue-bonne-affaire&navi=REPORTAGES